lundi 6 juin 2011

République


 
Le colonialisme de même que l'hyperprésidentialistation n'invalident pas le projet républicain. Quand les principes républicains sont réellement respectés, quand la loi vise à défendre l'intérêt général indépendamment des intérêt particuliers, la République permet aux individus de s'émanciper de leur condition première. Liberté et Egalité ne sont plus alors des mots illusoires et la Fraternité entre tous les membres de la Nation, quelque soit l'origine ou l'appartenance de chacun, devient possible.
L'origine latine permet de comprendre quel projet politique se trouve derrière ce mot : Res Publica, c'est-à-dire la « chose publique » ou plutôt le « bien commun ». La République est un projet politique qui a pour ambition faire oeuvrer les individus pour leur bien commun. Mais comment est-ce possible lorsque les être humains qui composent la société ont des croyances et des idées contradictoires ? Comment est-ce possible lorsque la société est divisée en classes sociales opposées les unes aux autres et dont l'appartenance détermine pour chaque individu une grande partie de ses propres intérêts ?
La République est une revendication des classes les plus populaires contre l'ordre injuste de la société : République et Révolution sont liées depuis 1792 en France. Sous l'Ancien Régime, le pouvoir de décider pour tous est un privilège du clergé, de la noblesse et de la famille royale. L'immense majorité de la population se définissait alors par l'appartenance à un corps de métier ou à une communauté villageoise. En abolissant la monarchie, les républicains ont ouvert à tous l'espace où s'exprime la volonté de décider pour l'ensemble de la communauté. Dans ce nouvel espace conquis, les individus y deviennent citoyens : ils ne sont plus les sujets du roi et ils ne sont plus enfermés dans l'identité que leur a donné l'appartenance à un métier, à une origine, à un groupe. La République est donc émancipatrice car elle délie la politique du social « pour lui donner cette dimension d'universalité libératrice qui élève chaque individu au-dessus de sa particularité, sans le conduire pour autant à la renier » (Henri Pena-Ruiz).
En République, les citoyens décident que la puissance publique doit se soumettre à leur volonté d'hommes libres et émancipés. L'Etat n'est plus la propriété de quelques uns mais le moyen d'agir pour le bien commun. C'est pourquoi la loi, par sa valeur universelle, est l'outil utilisé pour imposer l'intérêt général face aux intérêt particuliers. La somme de ces intérêts particuliers ne forment pas l'intérêt général car ils sont contradictoires entre eux et entrent en concurrence. De même que la volonté générale ne peut être divisée en plusieurs intérêts particuliers, la République est indivisible. Elle aussi laïque car elle préserve la sphère publique de la concurrence entre croyances . Elle unit les citoyens par un lien politique d'autant plus fort qu'il est librement consenti.
Le colonialisme de même que l'hyperprésidentialistation n'invalident pas le projet républicain. Quand les principes républicains sont réellement respectés, quand la loi vise à défendre l'intérêt général indépendamment des intérêt particuliers, la République permet aux individus de s'émanciper de leur condition première. Liberté et Egalité ne sont plus alors des mots illusoires et la Fraternité entre tous les membres de la Nation, quelque soit l'origine ou l'appartenance de chacun, devient possible. Source: Parti de Gauche

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