jeudi 13 octobre 2011

Flamby et Titine sont dans un bateau. Titine va tomber à l’eau. Qui va rester ?



Le tapage autour de la “primaire socialiste” a un seul avantage : il fait crever de rage les minus de l’UMP, désespérés par le temps d’antenne démentiel accordé à leurs adversaires, pourtant politiquement pas si éloignés. Même Copé ose encore manifester son mécontentement, lui qui n’a pas encore compris qu’il ferait mieux de retourner plonger dans la piscine de Takieddine, et que chacune de ses apparitions fait gagner des points à ses adversaires.
Cette fois j’ai laissé passer 24 heures pour éviter les travers de la réaction à chaud. J’ai écouté les uns et les autres pérorer à la radio, et ma première impression semble être la bonne : match nul. Nullissime, même.
Le premier truc qui frappe, c’est que sous des aspects un peu différents, ils prônent exactement la même politique. Les observateurs ont beau tenter de disséquer leur discours au microscope, il est clair qu’ils sont de ce point de vue parfaitement interchangeables.
Des naïfs ont rêvé devant le programme de Mitterrand (“changer la vie”) en 1981. Beaucoup ont ressenti une immense joie et un immense espoir le soir du 10 mai. Ils ont été trahis par les Delors, les Fabius, les Attali, ces fossoyeurs de la gauche. Qui pourra en 2011 rêver devant ce programme minable, sans souffle ni envergure ? Qui pourra projeter un quelconque espoir sur ces politicards de seconde zone, au charisme ostréicole ?
Flamby et Titine sont des has-been. Des politiciens du siècle dernier qui n’ont pas vu le monde changer, se dégrader à une vitesse effarante.
Aucun des deux ne préservera la retraite à 60 ans, qui finira, comme les 35 heures, en concept vidé de sa substance. Tout simplement parce qu’ils se sont déjà rendus aux arguments des gestionnaires. Ils supprimeront sans doute quelques “niches”, augmenteront impôts et taxes par ci par là, mais ne changeront rien de fondamental au système. Dans ces conditions, revenir à l’équilibre budgétaire (c’est leur but commun) ne pourra se faire que dans la continuité de la gestion de droite, au prix de sacrifices insupportables pour les plus modestes, et en poursuivant la casse des Services Publics.
Titine est la fille biologique de Jacques Delors, alors Flamby est son fils spirituel. Comme lui, ce sont des ouiouistes indécrottables, qui ne tirent aucune leçon de l’échec fracassant de la construction européenne libérale. Ils pensent toujours que la “croissance” est l’alpha et l’omega, que toute action politique n’a pour but que de la “relancer”, et que l’inflation est le principal ennemi. Ils sont complices de la mise en place du carcan ouiouiste, et ont avalisé toutes les saloperies imaginées par Sarkozy pour les avaliser malgré le NON de 2005.
Ils veulent “aller voir madame Merkel”©. C’en est presque comique. Dès qu’il veut passer à la télé et se donner de l’importance, Sarkozy se rengorge, prend l’air grave, roule des épaules, et avise le monde entier qu’il va “voir madame Merkel”. Il n’en ressort évidemment jamais rien, les “plans de sauvetage” de la Grèce s’enchaînent, et la Grèce coule quand même.
Du coup, on a l’impression que dans l’imaginaire de ces “socialistes”, qui se rêvent Présidents de la République depuis leur enfance, ce qui symbolise le mieux la fonction, c’est “d’aller voir madame Merkel”. Pathétique.
Ils étaient déjà aux affaires dans les années 90, et n’ont toujours à proposer que les solutions qui ont échoué à cette époque, ou ne sont que des pansements humides d’avoir trop pissé dans un violon (les “zemplois jeunes”). Il n’y a qu’à se souvenir du renoncement de Jospin devant la fermeture de l’usine belge Renault de Vilvoorde, et ce malgré des promesses électorales. Et de sa fameuse phrase “L’Etat ne peut pas tout”, après les licenciements “boursiers” de Michelin. On sait déjà comment finiront les incantations des deux zimpétrants à ce sujet.
L’écologie ? Rien. Sortir, un peu ou beaucoup, du nucléaire, mais sans aucun explication sur les moyens à employer. Je n’irai pas jusqu’à me demander ce qu’ils comptent faire quand l’épuisement du pétrole, des métaux, de la terre, de l’eau, etc… rendra toute leur politique croissanciste vaine et obsolète.
Mettre au pas la finance : des mots ! Ils n’en ont aucunement l’intention, encore moins les moyens. Les banksters font partie du système qui les nourrit si bien depuis 60 ans, pourquoi les combattre ? On continuera à leur perfuser des milliards pris au peuple, ils continueront à les redistribuer à leurs actionnaires. Mitterrand avait nationalisé les banques, Balladur les avait reprivatisées, ni Titine ni Flamby n’ont cette fois parlé de les déprivatiser (et je ne parle même pas de les confisquer).
Pour être honnête, j’ai tout de même vu une différence sur la forme. Flamby est assurément plus sympathique et plus ouvert (ce n’est pas difficile). Une espèce de Chirac de “gauche”, la malhonnêteté congénitale en moins (du moins peut-on l’espérer). Titine a essayé de l’attaquer, mais tous ses missiles (à blanc) sont tombés à plat. Il faut dire qu’elle risquait à tout instant de voir débarquer sur le plateau sa tricherie éhontée du Congrès de Reims ou sa couverture du système Guérini…
Pour être honnête, SuperNonotte, tout en constatant qu’ils disent exactement la même chose, pense au contraire que Titine a été meilleure sur la forme.
Quoi qu’il en soit, depuis le ralliement de Royal, la baudruche Montebourg s’est dégonflée, son “choix” devient secondaire, d’autant qu’il ne peut plus en faire sans se discréditer, et de toute façon une bonne partie de ses électeurs du premier tour, extérieurs au P”S”, ne se déplaceront pas dimanche prochain.
Flamby a donc désormais les meilleures chances de devenir dimanche le candidat “socialiste (55/45 au bas mot), et partant, de devenir le prochain Président de La République. Et franchement, ça ne me fait pas rire. Du tout.
Le jour de son élection, s’il y a la fête à la Bastille, ce sera évidemment pour célébrer comme il se doit l’expulsion du pire Président de la Ve République et de son gouvernement scandaleux et grotesque; mais je doute que ce soit pour fêter ce nouveau Président et ses bases tellement pourries qu’il est de toute évidence voué à l’échec. Tenez, imaginez seulement quelques ministres, extraits de la liste officielle des soutiens de Flamby : un ministère pour Michèle Sabban, la DSKôlatre la plus ridicule (et pour Moscovici, et pour Le Guen, totalement discrédités par leur DSKôlatrie ostentatoire). Et un ministère pour Jack Lang, le défenseur des autocrates africains et des violeurs mondains. Un ministère pour le chef d’escadrille Ayrault, massacreur de Notre Dame des Landes pour sa petite gloire personnelle. Et un ministère pour Royal et Valls, pour leur ralliement.
Et le “rassembleur” autoproclamé Flamby ne pourra sans doute pas s’empêcher, par esprit d’ouverture, et pour avoir la paix, de distribuer des fromages à ces adversaires d’aujourd’hui : Fabius (oups), Cambadélis (aaargh !)… Cette énumération est insupportable ! L’ombre de DSK, millionnaire puant au train de vie démentiel, affameur des Grecs, violeur resté présumé, mais depuis aujourd’hui agresseur sexuel avéré quoi que non poursuivi, est partout.
L’urgence écologique, l’urgence sociale, l’urgence de la lutte contre le broyeur libéralo-financier, exigent des réponses fortes, une détermination à toute épreuve,  et la volonté implacable de rentrer dans le chou des nuisibles. Pas le consensus mou d’un Flamby.
Autant je vais faire preuve de bonne volonté pour aller voter au premier tour, autant je crains fort qu’au second ce soit sans moi, assez des mascarades.

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