mardi 25 octobre 2011

Union Européenne, vers la dictature financière


Nous avons lu l’Edito sur la crise financière des dettes souveraines signé Martine Billard, co-présidente du Parti de gauche, dans la Circulaire aux adhérent-es d’hier et tout a semblé d’un coup si lumineux ! Voici le texte.
« Malgré l’agitation des dirigeants européens, la tourmente financière se poursuit. Un bras de fer est désormais engagé entre deux options : d’un côté des gouvernements qui veulent faire payer tout de suite l’intégralité de la crise par les peuples au moyen de mesures toujours plus fortes d’austérité et de l’autre ceux, comme en France, qui ont le regard tourné vers les prochaines élections et voudraient bien repousser toute mesure trop impopulaire à juillet 2012. Une fois de plus la quasi totalité des députés du PASOK (parti socialiste grec) a voté un nouveau plan d’austérité aggravant encore un peu plus, si c’est encore possible, la situation du peuple grec. Mais il arrive un moment où on peut toujours essayer de presser un peu plus le citron, il ne peut plus donner de jus. Et c’est la situation atteinte maintenant par la Grèce. Une seule solution devient alors possible, reconnaître que ce pays ne peut pas rembourser. En juillet, l’Europe et le FMI s’étaient engagés à fournir une aide de 109 milliards d’euros et les banques possédant des créances sur la dette grecque, 50 milliards d’euro via une dévalorisation de 21% des titres de dette en leur possession. Mais la dette a continué à augmenter depuis juillet et atteint maintenant 162% du PIB. Pour la ramener à 110%, sans que l’Europe et le FMIaugmentent leur aide, il faut que les banques acceptent une dévalorisation de leurs titres de dette de 50% voire 60%. Celles-ci essaient évidemment d’obtenir la décote la plus faible possible et en contrepartie leur recapitalisation par les Etats. Une fois de plus ce seraient donc les contribuables qui viendraient au secours des banques. Les banques françaises sont plus particulièrement concernées devant les banques allemandes, les banques anglaises et les portugaises [banques françaises qui augmentent par ailleurs généreusement les rémunérations de leurs dirigeants ! ]. Pourtant, dans le cas de la BNP par exemple, l’effort supplémentaire (1,7 milliards) correspondrait à moins d’un trimestre de résultat. La Société Générale avait calculé de son côté mi-septembre un impact de 100 à 150 millions d’euros après impôt. Au niveau européen, la volonté de toujours plus de contrôle des budgets des divers Etats s’étale jour après jour. Ainsi l’Allemagne veut instituer une mise sous tutelle totale des pays qui auraient recours au fonds de secours de la zone euro. « Les pays qui le demandent ou qui doivent être placés de manière prolongée sous la protection du fonds de secours de la zone euro doivent aussi être prêts à renoncer à certains pans de leur souveraineté, notamment pour que l’on puisse intervenir dans leurs budgets nationaux. » Voici les peuples avertis : après la vente de leurs derniers services et entreprises publiques et du patrimoine non encore privatisé, c’est au tour tout simplement de leur souveraineté nationale d’être bradée sur l’autel de l’austérité libérale européenne. En France, N. Sarkozy pensait pouvoir repousser les mesures d’austérité les plus lourdes après les élections de 2012. Mais les agences de notation sont pressées. Alors que le parlement est en pleine discussion budgétaire, les ministres (Fillon et Baroin) se répandent dans les médias pour annoncer qu’il va falloir faire « d’autres efforts ». Pourtant, le gouvernement n’a pas hésité, par amendement, à continuer à élargir des niches fiscales existantes au profit d’une poignée de privilégiés pour un total avoisinant les 500 millions d’euros. Plus que jamais, les gouvernements appliquent la bonne vieille recette, privatiser les profits et socialiser les pertes. »
Source: Martine Billard / FG

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