dimanche 4 décembre 2011

Régimes spéciaux des élus : de quelques croustillantes précisions...

par Le Yéti - La politique
D’après les sondages, à moins de quelques improbables surprises, la Présidentielle est déjà jouée. Pas grave, disent les déclarés battus, l’important, ce sont les législatives qui suivent. Celles-ci permettront aux citoyens d’élire leurs VRAIS représentants. Euh… des représentants pour “représenter” qui et quoi exactement ?

Une situation professionnelle assez pépère

Après le document sur les retraites de ces “élus du peuple”, voici quelques précisions croustillantes sur leurs émoluments durant l’exercice de leur fonction.
  • Salaire d’un député en exercice : 6 952,91 €
  • Indemnité secrétariat : 1 525 €
  • Collaborateurs : 8 949 €
Soit au total une enveloppe de 17 426,91 € par mois, sans compter les autres menus avantages :
  • Train : gratuit en 1e classe
  • Avion : 40 vols gratuits
  • Taxi parisien : gratuit
  • Auto : à disposition
  • Hôtels haut de gamme : tarifs préférentiels
  • Restaurant de l’Assemblée (repas haut de gamme) : environ 7 € par repas
  • Prêts divers à taux réduits : 2 à 3%

Lutte originale contre la précarité de l’emploi

Bon, on peut toujours considérer comme certains que ces petites largesses permettront à nos élus d’« éviter la corruption ». On peut. Et puis leur fonction est aléatoire, n’est-ce pas, soumise aux aléas des réélections ?
C’est sans compter sans l’esprit de corps de ces notables, à commencer par celui de leur ancien chef de perchoir, Jean-Louis Debré.
En février 2007, juste avant l’avènement sarkozien, celui-ci fit voter dans un silence médiatique assourdissant les dispositions suivantes pour les députés non réélus :
  • traitement mensuel net garanti 60 mois (5 ans !) au lieu de 6 mois auparavant
  • 20% du traitement garantie à vie, soit actuellement 1390 € par mois.
Bref, être élu député, c’est bénéficier d’un contrat en CDD de 5 ans… payé 10 ans ! Plus une indemnité de chômage à vie sans justification aucune auprès d’un quelconque conseiller ANPE !

La volonté populaire contrariée

Point besoin d’épiloguer une fois de plus sur le fossé qui sépare le “peuple souverain” (revenu médian : 1580 €/mois sans garanties aucunes !) de ses “représentants” pour mesurer à quel point la représentativité démocratique est aujourd’hui devenue une posture vide de sens.
Faut-il s’étonner que ces chers élus, toutes couleurs politiques confondues, finissent par voter des plans d’austérité sacrifiant les intérêts de leurs mandataires naturels (les électeurs) aux appétits d’un système, même moribond, qui assure jusqu’à contraire leur propre situation personnelle.
N’a-t-on pas vu à maintes reprises la volonté populaire contrariée par les décisions oligarchiques de ses “représentants” ? Le cas du fameux référendum de 2005 en est un exemple encore douloureux.

Imposer une Constituante

D’ailleurs, peut-on toujours parler de souveraineté populaire du peuple ? Remarque du citoyen Biloo, “ingénieur matériaux”, dans un commentaire publié sur Rue89 :
« Si nous étions souverains, nous devrions décider par nous-mêmes combien on les paye, décider des règles du jeu… »
Pour à nouveau pouvoir “décider par nous-mêmes”, quelle autre solution que de s’affranchir d’une manière ou d’une autre de ces “représentants” indélicats ? Allons-nous avoir un jour le courage et la lucidité d’en finir avec cet hypocrite “spectacle” ?
En attendant, l’avenir démocratique de notre pays apparaît comme de plus en plus au pied du mur. Dans un cul de sac. Mais certainement plus côté Chambre, du moins telle quelle.
En ces temps de “Grande perdition”, imposer une Constituante par toutes les VRAIES voies démocratiques, y compris celle de la rue, paraît désormais être une issue des plus urgentes.

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