vendredi 20 janvier 2012

Les relais médiatiques du système ont fait grand cas d’un communiqué de presse signé par trois personnalités qu’il est convenu de ranger à l’aile gauche du PS et de la réaction du destinataire de ce message public.
En fait, s’il ne s’agissait pas de l’avenir du pays et surtout de l’humaine condition de l’écrasante majorité du peuple, on pourrait parler d’une comédie.
Premier acte. Sur un ton d’apparence rebelle, ces leaders s’inquiétaient des intentions réelles de Hollande s’agissant de l’enseignement. On peut comprendre, tant le flou et les contradictions de leur candidat tiennent lieu de projet.

Deuxième acte. Avec une mâle énergie et des propos qu’on aimerait voir aussi fermes lorsqu’il s’agit du patronat et des banquiers, Hollande a, comme disent les journaux,  « recadré » ses rebelles.
Mais là où la comédie devient tragique, c’est lorsqu’on prend connaissance des étranges propos d’un de ces prétendus gauchistes.
En effet, Benoit Hamon, vient de se confier à un journal. Mais pas n’importe lequel : l’organe de la droite et du patronat, Le Figaro. Le journal de Dassault, un des piliers du sarkozysme. Et pour avouer quoi ? Parlant de Hollande, il a déclaré : «On lui assure un flanc gauche qui évite que certains électeurs se tournent vers Mélenchon» (publié ce 20 janvier sur Figaro.fr).
Alors que cette campagne électorale offre l’occasion d’un débat fondamental sur les orientations futures de la société française, la mission première de ceux qui se présentent comme les plus à gauche au PS, ce n’est pas de faire valoir des projets de gauche, c’est de contenir Mélenchon.
Dans cet étrange partage des rôles au sein du PS, pour ces gens qui se disent de gauche, l’adversaire ce n’est pas le FN, ce n’est pas l’UMP, ce n’est pas Bayrou, c’est celui qui porte haut les fondamentaux de la gauche : 1789, 1871, Jaurès, le Front populaire, le programme du CNR, les acquis de 1981.
Ainsi donc, il ne s’agit que de cela ! Il ne s’agit pas de défendre un projet politique, des principes, des valeurs. Il ne s’agit que de tactique. Il ne s’agit que d’une basse manœuvre politicienne et électoraliste. Toute cette gesticulation, où on fait semblant de s’opposer, ne sert qu’à tromper. Tromper non pas les plus puissants, les plus riches, mais tromper les plus fragiles, les plus précaires. Dans tous les cas, tromper l’électeur.
Mais qui donc est encore dupe de cette mauvaise comédie ?
Raoul Marc Jennar

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