samedi 28 janvier 2012

Une bonne action pour 2012 ? Pensez à Finance Watch 

 

C’est le moment où d’aucuns réfléchissent à faire une bonne action, voire mieux encore un don. La fiscalité française est bonne mère, et permet de réduire ses impôts. Vous avez donnez aux Restos du Cœur, il vous reste un peu d’argent, avez vous pensé à Finance Watch ?


(Oeil - Ptilou - Flickr)

S’il en est qui n’ont pas froid aux yeux, c’est bien les membres de Finance Watch. Ils sont moins d’une dizaine, ont peu d’argent (un budget annuel de seulement 2 millions par an), mais qu’importe, ils ont résolu de s’attaquer à la puissante industrie de la finance, forte de 700 combattants surpayés et d’un budget de 350 millions d’euros, et à la défier sur son terrain de prédilection : le lobbying auprès des institutions européennes.

Nos sept petits David ont la prétention de contrer avec leurs propres arguments les assertions des banquiers et autres hedge funds auprès des parlementaires et des commissaires européens. « Il existe un intérêt général qui n’est pas la somme des intérêts particuliers », osent-ils rappeler.
Ils connaissent bien ce monde, puisque le plus souvent, ils en viennent. Thierry Philiponnat, le secrétaire général est un ancien banquier, défroqué pour Amnesty International. Le « dir’com », Gregory, est un ancien journaliste du Financial Times. Le chef des affaires institutionnelles, Jost Mulder, Néerlandais, a passé huit ans au Parlement européen comme conseiller, puis, avoue-t-il : « J’ai fait du lobbying pour les banques ». Enfin, Frédéric Ash est un analyste qui a mis dix ans ses talents auprès des banques.

En plaisantant on pourrait dire qu’il s’agit d’un remake du film les Sept Samouraïs, déjà revisité en Sept Mercenaires. La jolie fable des bandits au grand cœur qui se mettent au service du peuple (en l’occurrence des villageois) opprimés par des vrais méchants convient tout à fait. Sauf que les armes ne sont pas des flèches ou des fusils, mais les mots, les notes, les calculs. Un exemple ? Lors du débat sur l’interdiction des credits default swap « à nu » à Strasbourg, les hedge funds avaient expliqué en long, en large et en travers aux députés européens que l’utilisation des CDS avait permis de réduire les taux des emprunts auxquels les Etats élevaient de l’argent. Pour démonter cet énorme bobard, Finance Watch a produit alors une note démontrant scientifiquement le contraire, ce qui a permis un vote positif  au Parlement. Concrètement, Finance Watch se veut très actif dans le calendrier de la discussion européenne. « Nous ne sommes pas un lobby, mais une ONG qui utilise le lobbying », explique Thierry Philiponnat.

Effectivement Finance Watch, née à la demande de 22 députés européens de tous bords (sauf les extrêmes) est une sorte d’ONG des organisations de la société civile. Parmi la cinquantaine de membres fondateurs, on trouve des ONG comme Transparency International, Novethic, la Confédération européenne des syndicats (CES), etc.
Il ne reçoit pas de financement public, ni des partis, ni de la finance (mais vise à obtenir des fonds européens, sur concours, l’an prochain). Néanmoins précise la directrice générale Sylvie Delassus : « Le meilleur financement, celui qui garantit la meilleure indépendance c’est le grand public. » Alors, pensez-y… C’est là: http://www.finance-watch.org/



Rédigé par Hervé Nathan le Lundi 26 Décembre 2011 à 18:17 | Commentaires (8)

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