Oh bien sûr, il ne fallait pas attendre de François Hollande qu’il prenne fait et cause pour une dérégulation totale à la Cameron. Mais pas de raison non plus de paniquer pour les financiers londoniens devant les mesures qu’il entendait prendre une fois parvenu au pouvoir.

Un programme socialiste ?

Pour preuve, se croit-il obliger de rappeler, dans son pays, il n’est même pas considéré comme vraiment de gauche. En tout cas, certainement pas « agressif ».
« On pourrait dire qu’Obama et moi avons les mêmes conseillers. »
Cher lecteur, connais-tu les “conseillers financiers” d’Obama ?
  • Ben Bernanke, dont chacun peut mesurer l’efficacité régulatrice à la tête de la Réserve fédérale américaine (Fed) ;
  • Timothy Geithner, ministre du Trésor, dont les liens avec Wall Street sont patents .
  • Lawrence Summers, chantre des thèses néolibérales de Milton Friedman ;
  • Paul Volcker, ex-président de la Fed (adoubé un temps par Reagan), dont les timides propositions de régulation ont eu le succès que l’on sait.
Bref, du gratin où on cherchera en vain les traces de rose. Encore un peu, Hollande et ses “conseillers” nous proclameront, histoire de rassurer les marchés, que leur programme « n’est pas socialiste » (Jospin, 2002) !

“En ligne avec tous les candidats”

Le postulant déclare à qui d’anglo-saxon veut l’entendre qu’il est en ligne avec « l’opinion publique » en Europe et avec « tous les autres candidats à la présidentielle française, y compris l’aile droite, Nicolas Sarkozy » (je cite le Guardian). Cerise sur le gâteau :
« Aujourd’hui, il n’y a plus de communistes en France » (F. Hollande)
« Mon adversaire, la finance », avait pourtant déclaré dans un autre monde notre « jovial, rural et consensuel député ». Pure rhétorique préélectorale commune à tous les prétendants, y compris de droite, rigole le Guardian qui note que le Français met prudemment en sourdine toute promesse d’augmenter les petits salaires, comme il est de tradition à gauche.
Le Guardian relève que François Hollande, fervent admirateur déclaré de Tony Blair, émet bien quelques réserves sur le futur traité européen d’intégration économique, mais qu’il annonce son intention de le présenter malgré tout au Parlement français… sans recourir à un référendum.
Marrant, j’entendais ce matin sur France Inter Arnaud Montebourg, “conseiller” du futur président (selon les sondages), se poser en matamore d’un camp qui allait faire rendre gorge aux excès de la dérégulation financière. Faudrait que quelqu’un le prévienne, Montebourg : la primaire socialiste, c’est fini !