mercredi 1 mai 2013

Un 1er Mai... pour quoi faire ?
jeudi 2 mai 2013
par Patrick Mignard
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Par Patrick mignard
Question politiquement sacrilège qui distille le doute ! « défaitisme ! » diront certains, « la tradition ! », diront d’autres, « montrer sa force ! », « montrer que l’on est là ! », « on se doit d’y être ! » !... Rien de bien convaincant dans ces répliques. Pourquoi ? Parce qu’au fond de nous-mêmes, même si on a du mal à le reconnaître, il y a le doute ! Le doute que cette manifestation, cette « Fête du Travail » soit une démonstration de force des travailleurs.
Qu’à certaines époques, celles où les ouvriers représentaient une force sociale, où les mobilisations faisaient gagner des avantages sociaux, oui, le 1er Mai avait un véritable sens social, politique, en plus d’être symbolique. La force qu’exprimait le 1er Mai c’était, en ces temps, l’expression d’une force sociale qui, par ses mobilisations, ses luttes, parvenait, concrètement, dans les faits et dans le droit, à imposer au Capital des avantages pour celles et ceux qui créaient des richesses et qui exigeaient une plus juste répartition.
Depuis quelques années, le rapport des forces sociales a largement évolué, et pas dans le sens des intérêts des travailleurs. Les marchés se sont mondialisés, l’État a bradé les services publics, a déréglementé, s’est désengagé, s’est soumis aux marchés financiers. Le marché de la force de travail s’est mondialisé d’où les délocalisations et la fonte de ce qui constituait l’élément essentiel du combat social : la classe ouvrière. Qui peut aujourd’hui parler du patronat, comme on en parlait autrefois ? Avec les fonds de pensions, les fonds spéculatifs, les Hedge Funds, les salariés qui combattent sont systématiquement vaincus. Des exemples récents ?
Les travailleurs n’ont même plus l’espoir de trouver une solution dans l’alternance que propose le système « démocratique » dans les vieux pays industriels. La social-démocratie et ses alliés, les écologistes, ont fait nettement le choix du libéralisme, et se plient donc à sa philosophie en épousant les lois et règles du système marchand. L’extrême gauche anticapitaliste s’agite, produit des leaders, fait de la surenchère mais reste sur les vieux modèles politiques du changement politique et social. Sans parler de l’extrême droite qui fleurit sur le fumier de la crise et qui attend patiemment que le fruit vénéneux de la marchandise soit à point.
« C’est la lutte finale… » chantait-on, depuis des générations, dans les défilés du 1er Mai. Est-il encore de saison de le chanter aujourd’hui ? Quand on en est réduit à promener des symboles, vides, dans les rues il ne s’agit plus de mobilisations sociales, mais de simples processions ! In cauda venenum !
Patrick Mignard
1er Mai 2013
 

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