mercredi 23 février 2011

Quelques idées reçues....


L’impôt tue l’impôt

Si l’on en croit la théorie et la courbe du libéral Laffer, l’impôt tue l’impôt, c’est que s’évertuait à dire Jacques Chirac!

Lorsque les prélèvements obligatoires sont déjà élevés, une augmentation de l’impôt conduirait alors à une baisse des recettes de l'État, parce que les agents économiques surtaxés seraient incités à moins travailler (cela ne vaut plus la peine de travailler si les revenus issus du travail sont trop faibles).
De plus, cela ne ferait que rajouter la possibilité d’évasion fiscale pour les individus surtaxés.

Pour autant, les exemples des pays scandinaves, dont l'imposition a pu dépasser les 70% du PIB à une certaine époque n’ont pas entrainé les conséquences que prévoyait Laffer.

Mais les néolibéraux n’en démordent pas : il faut baisser les impôts pour relancer la croissance. Baisser la « charge fiscale » permettrait de stimuler le potentiel de production d’une économie.Toute tentative de modifier l’ordre spontané du marché, par une intervention étatique massive, aboutirait à une inefficacité économique. Les impôts sur les bénéfices et les hauts revenus nuiraient à l’attractivité du territoire et provoqueraient des délocalisations.
Par contre, on constate une corrélation entre le TPO (Taux de Prélèvements Obligatoires) et le taux de pauvreté, car des prélèvements importants permettent d’assurer une protection sociale conséquente à la population.Les pays aux TPO les plus faibles (Etats-Unis, Royaume-Uni, Australie) ont des taux de pauvreté supérieurs à 12 % de la population. Inversement, les pays aux TPO les plus élevés (France, Suède, Finlande) ont une pauvreté qui touche moins de 8 % de la population.
En réalité, les baisses d’impôts visent deux sortes d’objectifs ; la diminution des dépenses publiques et la création de nouveaux marchés pour les investisseurs privés. Par réduction d’impôts, il faut comprendre dégradation ou privatisation des services publics, remise en cause des minima sociaux, etc., Les baisses d’impôts permettent aussi d’augmenter les taux de rentabilité du capital.
Moins d’impôt ne signifie plus de liberté que pour ceux dont les moyens financiers les mettent à l’abri du chômage et des risques de la vie.Pour tous les autres, c’est-à-dire la grande masse, moins d’impôt signifiera services publics dégradés, quartiers délabrés, couverture sociale amoindrie, peur du lendemain que l’on appellera " insécurité ", autrement dit du lien social en décrépitude.                                                                                                                                     
Moins d’impôt tue la société.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Cela est d'autant plus vrai que les grandes fortunes sensées être touchées par "trop d'impôt" sont depuis longtemps dans les paradis fiscaux, créés surtout pour elle. Ou comment accumuler en bénéficiant des impôts des moins fortunés (routes, écoles, police, armée, système de protection sociale etc)