mercredi 4 janvier 2012

Regards sur ... 

Les enfants de familles pauvres en Ile-de-France


Il existe trois approches de la pauvreté : l’approche par les conditions de vie, l’approche monétaire et celle de la pauvreté subjective issue du recueil de l’opinion ou du sentiment des personnes. L’approche de la pauvreté retenue dans cette étude est la pauvreté monétaire. Ainsi, une famille est considérée comme pauvre lorsque son revenu mensuel est inférieur à 60 % du niveau de vie médian (seuil de bas revenus) soit un revenu proche de 950 euros par unité de consommation (UC) par mois en 2009.

Le premier chapitre mobilise les fichiers des allocataires des Caf. En 2009, un enfant francilien sur cinq vit dans une famille pauvre. Ces enfants vivent plus fréquemment dans des familles connaissant la précarité dans leur activité professionnelle, c'est-à-dire le chômage, les emplois sous-qualifiés et mal rémunérés, les temps partiels contraints et les contrats précaires. Ils vivent ainsi cinq fois moins souvent que l’ensemble des enfants d’allocataires avec deux parents actifs occupés. De ce fait, leurs parents ont souvent recours aux minima sociaux tels que le Rsa. Un tiers de ces enfants en situation de pauvreté vit dans des familles percevant le Rsa. Ils sont majoritairement couverts par la partie socle seul du Rsa permettant d’accéder à un revenu minimum de subsistance (66 %). Toutefois, ils sont 23 % à être couverts par le « Rsa activité » seul, qui s’adresse aux travailleurs pauvres, et 11 % par le « Rsa socle et activité ». Même lorsqu’ils sont actifs, les parents pauvres seraient plus concernés par des conditions de travail précaires comme le temps partiel contraint, le sous-emploi ou les contrats précaires... Par ailleurs, les enfants des familles monoparentales, avec au mieux une seule source de revenus, et ceux des familles très nombreuses, ayant des charges familiales importantes, sont plus exposés à la pauvreté. Ces enfants sont, à partir de 16 ans, plus souvent déscolarisés et inactifs que les autres enfants.

Le deuxième chapitre présente, à partir de la même source, la répartition spatiale des familles pauvres en Ile-de-France. Un nombre restreint de communes, situées essentiellement en Seine-Saint-Denis, héberge une part très importante des enfants des familles pauvres d’Ile-de-France. Dix communes accueillent un enfant francilien sur dix et presque deux fois plus d’enfants en situation de pauvreté. La mise en regard de la composition familiale, de l’activité des parents et des aides perçues dans les familles allocataires à bas revenus permet de distinguer six groupes de familles pauvres dont les profils sociodémographiques diffèrent. Ces différents profils traduisent l’inégale répartition de la pauvreté sur le territoire régional.

Dans le dernier chapitre, les conditions de logement des enfants de familles pauvres sont décrites à partir de l’enquête nationale logement réalisée par l’Insee en 2006. Plus de la moitié des enfants des familles pauvres vit dans un logement HLM. Le rôle d’accueil des familles pauvres par le parc HLM semble se développer. Le taux de pauvreté de ces familles y est passé de 29 % à 32 % entre 1996 et 2006. Cependant, en raison de l’insuffisance des places en logements HLM, le parc locatif privé accueille de plus en plus les enfants des familles pauvres : 25 % y vivent en 2006 contre 23 % en 1996. Le taux de pauvreté des enfants dans ce parc a crû de 4 points, passant de 24 % à 28 %. Les aides au logement permettent, dans un contexte de hausse du coût du logement, de réduire le poids de cette dépense dans le revenu des familles (- 3 points entre 1996 et 2006). Près de huit enfants de familles pauvres sur dix vivent ainsi dans un logement surpeuplé. Les enfants de familles pauvres disposent de 9m2 de moins en moyenne que les autres enfants. De plus, la moitié des enfants de familles pauvres vivent dans un logement de mauvaise qualité. C’est 6 points de plus qu’en 2002.

Source: INSEE

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