dimanche 4 septembre 2011

Règle d’or : Le coup d’Etat des marchés financiers




Pour le groupe « économie » des indignés de la Puerta del Sol, la règle d’or constitutionnelle est un véritable coup d’Etat des marchés financiers (traduction : Dessous de Bruxelles). Une séquence de vidéos dans la continuité du petit cours d’économie par les indignés de la Puerta del Sol.
3 septembre
Règle d’or : Le coup d’Etat des marchés financiers
Le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, proposait mardi 23 août une réforme de la Constitution afin d’y inscrire une « règle pour garantir la stabilité budgétaire ».
Cette réforme, qui s’appliquerait tant au « déficit structurel qu’à la dette », permettrait de « renforcer la confiance à moyen et long terme dans l’économie espagnole », a déclaré M. Zapatero lors d’un discours au Parlement.
Elle se situe dans la droite ligne du principe de « règle d’or » constitutionnelle, promu par Sarkozy et Merkel lors du dernier sommet européen, et censé garantir l’orthodoxie budgétaire des économies de la zone Euro. Cette séquence de vidéos représente à cet égard une réponse de la part du groupe de travail « économie » des indignés de la Puerta del Sol.
NB : La transcription des vidéos est disponible en annexe.
En quoi la réforme constitutionnelle représente-t-elle un coup d’Etat des marchés financiers ?
Dans la continuité du pacte pour l’Euro…
…et du mépris de la démocratie.
Annexe
- En quoi la réforme constitutionnelle représente-t-elle un coup d’Etat des marchés financiers ?
Pour le groupe « économie » de la Puerta del Sol, cette règle d’or constitutionnelle est un véritable coup d’Etat des marchés financiers, et je vais vous dire en quoi.
Ce que veulent les marchés financiers, c’est que le niveau de recette soit juste suffisant pour que les Etats puissent payer les dettes qu’ils ont contracté. Mais ces dettes sont par ailleurs directement issues de la crise, de l’hypertrophie, de la démesure et de l’absence de contrôle des marchés financiers. Or c’est précisément ces facteurs, avec la crise financière, qui sont à l’origine du déficit public…
Désormais, pour payer cette dette, ce que les gouvernements s’apprêtent à faire, puisqu’ils ne souhaitent pas augmenter recettes, en augmentant les impôts sur les hauts revenus et les grandes entreprises, ils vont réduire les dépenses, pour réduire les déficits. C’est pourquoi ils imposent des plans d’austérité, qui visent à satisfaire aux diktats des marchés financiers, par exemple en réformant le système des retraites, ou encore en réformant le marché du travail, en effectuant des coupes dans le domaine de la santé, de l’éducation, des coupes dans le secteur public en général… Tout cela en guise de « tribut » payé aux marchés financiers.
Et l’ultime aspect de ce coup d’Etat, c’est l’inscription dans la constitution de cette volonté de réduire les dépenses publiques. Ce qui est en passe de se produire, c’est l’inscription non plus de la volonté populaire, de la souveraineté populaire, mais de la souveraineté des marchés financiers dans le marbre de la constitution. Et c’est la raison pour laquelle nous l’avons appelé « coup d’Etat des marchés financiers ».
- Dans la continuité du pacte pour l’Euro…
Il est important de bien voir que tout ce qui est en train d’arriver n’arrive pas par hasard, il s’agit de l’aboutissement d’une trajectoire d’imposition du néolibéralisme, qui s’est accélérée après la crise.
Concrètement, dans le Pacte pour l’Euro, il est déjà écrit qu’il était nécessaire d’effectuer des modifications dans les législations nationales afin de réaliser les diminutions de dépenses publiques, là encore pour pouvoir payer la dette des marchés financiers, ceux-là même qui sont responsables de la crise. Dans le pacte pour l’Euro, il était donc écrit noir sur blanc que de telles modifications étaient nécessaires, et la règle d’or constitutionnelle représente la manière la plus radicale possible de les mettre en œuvre, en modifiant la loi suprême que représente la Constitution.
- …et du mépris de la démocratie.
La conséquence la plus radicale que nous souhaitons mettre en avant, c’est que cette réforme constitutionnalise une idéologie de manière concrète. Cette idéologie néolibérale consiste à donner toujours plus de pouvoirs aux marchés financiers, on a vu que cette volonté de modification constitutionnelle résultait moins de la volonté populaire que de celles des marchés financiers ; ce qu’ils sont en train d’introduire, c’est plus de pouvoir pour les marchés financiers, et toujours moins pour les citoyens.
Qu’ils votent à droite, ou à gauche, les gouvernements qui vont arriver au pouvoir devront se dédier à la réduction des dépenses publiques, et donc du bien-être de tous ; l’idéologie qui va dominer l’Espagne sera l’idéologie néolibérale. On en arrive à un mode de gouvernement quasi théocratique du néolibéralisme. Source: "Les dessous de Bruxelles".

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